Avec « Princess of Power », MARINA entre dans sa prochaine ère

Pour l'icône de la pop indie britannique MARINA, la partie la plus excitante de l'écriture d'un disque est lorsqu'elle parvient enfin à comprendre de quoi il s'agit.

« Je me suis dit : "Princesse du Pouvoir"… et ça veut dire "pop". C'est comme si c'était fait exprès », a déclaré MARINA.

Son sixième album, « Princess of Power », sort après que l'artiste - née Marina Diamandis - se soit remise du syndrome de fatigue chronique tout en reconstruisant sa relation avec la musique et son identité.

MARINA a cumulé des milliards d'écoutes sans jamais figurer dans le top 10 au Royaume-Uni ou aux États-Unis, et pourtant, son influence est profonde auprès d'une génération d'artistes, dont Olivia Rodrigo et Billie Eilish. « Je pense que les artistes qui connaissent un grand succès commercial connaissent des hauts et des bas, et le mien est en constante progression », a déclaré MARINA.

Même si elle admet que c'est « quelque peu frustrant » lorsque la musique n'atteint pas le succès grand public, sa base de fans dévoués ne manque jamais de le trouver.

« Je veux toujours que les gens aiment ma musique. Je ne veux pas la mettre sous le nez de qui que ce soit », a-t-elle déclaré.

Fille d'une mère galloise et d'un père grec, MARINA a quitté sa ville natale d'Abergavenny, au Pays de Galles, pour Londres à 19 ans. Au début, elle était gênée de chanter en public, mais la musique lui semblait être une « vocation innée ».

Elle a surmonté son trac « douloureusement » en se rendant seule aux soirées open mic.

« Je me suis dit que si je suis mauvaise, je n'avais besoin de personne que je connaisse pour me voir être mauvaise, ce que je ne peux plus faire, parce que tout le monde filme tout », a-t-elle déclaré en riant.

Ses débuts en 2010 sous le nom de Marina and the Diamonds ont lancé sa carrière, suivis par « Electra Heart » en 2012, qui a atteint la première place des charts britanniques. Mais en 2016, le succès a semblé étouffant.

« Et soudain, je me suis sentie vraiment piégée », a-t-elle dit. « J'avais l'impression que mon identité était collée à mon identité d'artiste. Soudain, j'ai eu envie de m'en sortir. »

La même année, MARINA a commencé à ressentir des symptômes mystérieux qui seraient plus tard diagnostiqués comme un syndrome de fatigue chronique.

« Le principal symptôme était des bourdonnements dans tout le corps », explique-t-elle. « Et ça commençait toujours par les pieds, puis ça remontait dans tout le corps… comme si j'avais des pulsations au visage. J'avais l'impression que tout mon corps vibrait. »

Il lui a fallu six ans pour comprendre que son trouble était lié à son système nerveux. La respiration a finalement apporté un soulagement.

« J'ai dû changer ma vie de fond en comble », a-t-elle déclaré.

Alors que MARINA s'est retirée de sa carrière, sa musique de jeunesse a trouvé une nouvelle vie sur TikTok.

« C'est étrange, car j'avais l'habitude de faire bouger les choses dans ma carrière. Et puis, tout à coup, avec tout ça, on obtient trois disques de platine sans rien faire », a-t-elle déclaré.

Installée à Los Angeles, MARINA planifie chaque album avec précision, généralement dans un journal. Mais cette fois, elle a élaboré une carte pour « Princess of Power », incluant une palette de couleurs, des thèmes et l'énergie qu'elle souhaitait donner à sa musique : cosmique, amoureuse, euphorique, éblouissante, lumineuse et puissante.

« Cet album était différent, car je crois que j'en suis arrivée à un point où je n'écris plus tant pour me soigner », a-t-elle déclaré. « Je me suis dit que j'avais une plateforme et que je voulais m'assurer que tout ce que je partage dégage une énergie positive… parce que c'est ce dont j'avais vraiment besoin il y a deux ans, quand j'ai commencé à écrire. »

« On n'a pas souvent l'occasion de faire ça dans sa vie, en tant qu'artiste », a-t-elle poursuivi. « Alors je me suis dit : « C'est le moment. On verra bien. »

Interpréter ces nouvelles chansons permet à MARINA d'incarner la transformation qu'elle a subie.

« C'est presque comme si le fait de le rendre public me permettait d'y entrer soudainement », a-t-elle déclaré. « C'est presque comme si je pouvais enfin dire aux gens : "Voilà qui je suis vraiment." Comme si la personne que vous connaissiez il y a quatre ans avait disparu. »

Cette transformation représente plus qu’une guérison, c’est une reconquête de son pouvoir.