«Bops» versus «bruzz» : «putes» ou «potes», le message réducteur d’une guerre entre maisons d’influenceurs sur TikTok

Oubliez les mots «catin», «garce» ou «racoleuse». Maintenant, on dit «bop». «Bop est devenu viral. La faute à cette guerre entre les deux maisons de contenu, Bop House et Bruzz House : elles ont enflammé les réseaux.» Interviewé par mail, Adam Aleksic, linguiste serbo-américain de 24 ans, diplômé de Harvard, s’enfièvre visiblement. Auteur du livre Algospeak (1), récemment publié en anglais (le 25 juillet, aux éditions Knopf), il tire la sonnette d’alarme : la censure en ligne, sur TikTok ou sur YouTube, favorise la multiplication de néologismes qui s’imposent maintenant hors ligne, et cela «n’a rien d’anodin», prévient-il.
L’émergence du mot «bop» dans la langue courante fournit la preuve – «encore une» – que les réseaux sociaux modifient les façons de parler. Ils bouleversent en profondeur notre rapport aux mots, surtout les mots du sexe, devenus tabous. On n’ose plus les prononcer. On les remplace par des euphémismes. «Prenez “bop”. Il y a encore quelques mois, personne ne connaissait l’expression», insiste Adam Aleksic.
S’il faut en croire le chercheur, qui consacre à «bop» une vidéo spécia
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